Qui suis-je?
J'ai commencé la course à pied à 13 ans, en 4ème, et suis devenue mordue d'un jour à l'autre. Je n'ai pas loupé un seul jour d'entrainement (mis à part au cours d'un voyage de classe où naviguions pour une semaine en kayak sur la Loire) pendant 4 ans et demi. Je m'entrainais tous les jours sans exception pendant 30 minutes. Au début, j'ai traversé une phase d'intense fatigue, mais je me suis accrochée.
Mon oncle m'a dit vers 16 ans que je stagnais, car je ne faisais ni fractionnés ni de sorties longues. En outre, je ne me réservais pas un seul jour de repos dans la semaine. Mon entrainement n'était pas systématisé selon un plan de progression, et j'ignorais comment m'y prendre.
Mais la course était mon soutien de tous les jours, et la garantie de mon équilibre. Elle me boostait et dopait mon moral, tandis qu'ai vécu une adolescence noire, ombrageuse et dépressive, courir était mon seul exutoire. Je partais 45 minutes avant la tombée de la nuit, pile, pour courir au crépuscule. J'adaptais mon horaire aux saisons. Il fallait à tout prix courir avant la nuit. En automne et en hiver, quand j'avais cours l'après-midi, et que devais rentrer après la tombée de la nuit, j'allais courir aux environs de mon lycée pendant la pause de midi, et me changeais dans les vestiaires du stade voisin, qu'était toujours désert. Je ne parlais à personne, ni de mes préoccupations, ni de ma passion et ni de ma pratique de la course à pied, qui à l'époque se dénommait le "jogging"...
Je n'ai jamais été très rapide, de par ma morphologie (grande mais trapue, les genoux en X, et les pieds en canard, fortement supinateurs, tibias et avant-bras très courts, mollets épais), ma constitution (génétique), et probablement ma dotation en fibres rapides/lentes.
Ma vitesse maximale à ce jour est de 16.6km/h mais elle ne correspond pas à ma VMA, car je ne saurais la tenir sur 6'. J'ignore quelle est ma VMA à ce jour... (grosse lacune!!)..
J'ai pourtant lu des informations contradictoires qui avancaient que la VO2max se développe uniquement jusqu'à 18 ans, et plus ensuite. Dans ce cas-là, la mienne devrait être plutôt bonne! Que nenni...
J'étais une coureuse lente mais très endurante. Au lycée, j'arrivais toujours dernière en sprint, 5 bons mètres derrière le peloton.. Je me présentais rarement à des courses localement, mais à une occasion je m'étais inscrite à un 3km, où suis arrivée parmi les derniers malgré ma pratique quotidienne de la course.
Par contre, sur la distance, toute une autre histoire. En février 1994, je me suis inscrite avec un groupe de randonneurs de mon lycée à la marche/trail nocturne de Bourges-Sancerre, pour 56km parcourus de nuit (le départ fut donné à minuit) et qui reliaient la ville de Bourges au centre-ville à celle de Sancerre, pour un périple en partie à travers les vignes, en collines sur la seconde moitié du parcours, et en tout et pour tout très boueux car la pluie fut elle aussi au rendez-vous! Le peloton des marcheurs pataugeait dans cette boue épaisse sur les chemins dans les collines aux abords de Sancerre, en bordure des vignes, et parait-il que ce fut "festif"! Je suis arrivée parmi les premiers participants à Sancerre, en éclaireur, si bien que les chemins n'avaient pas été foulés par tant de traileurs/marcheurs et que la boue n'ayant pas été brassée, ni la pluie survenue aux moments critiques, je n'ai pas souffert d'un terrain en bouillasse, pour ma part.. Ce fut nickel, sauf pour l'éclairage!!!
En effet, j'étais partie en solo, sans lampe frontale, courant du départ jusqu'au ravitaillement de mi-parcours au 28ème kilomètre, marchant pour la seconde partie du parcours, et je n'avais pas prévu que l'éclairage ne serait pas assuré sur la seconde partie du parcours, à travers vignes et collines...
Au début, le trajet suivait la route qui était bien éclairée. Mais au kilomètre 32 au plus tard, me voilà seule, sans un coureur en vue, ni une lumière à l'horizon, j'étais dans le noir complet, en redescendant le vallon d'une colline, les lumières de Bourges à l'arrière s'étaient éteintes et je n'y voyais plus rien, même pas le chemin ni à 2 mètres devant moi, si bien que fus stoppée dans mon élan et un peu alarmée..
Au bout d'un moment, j'ai pu repérer la lumière d'une lampe frontale au loin, et j'ai couru dans sa direction pour m'orienter selon la lumière, puis longtemps après le rejoindre. A ce niveau-là du parcours, j'embrayais en mode "marche rapide", après avoir couru pendant un peu plus de 28km, la première partie du parcours. Le traileur fut très gentil et ralentissait de lui-même son allure pour me permettre de le suivre et me guider, et faire profiter de sa lampe frontale afin que puisse m'orienter et ne pas sombrer dans la nuit noire. Nous avons fait le chemin ensemble jusqu'au lever du jour où il m'a quittée pour reprendre une allure plus cadencée. Je suis arrivée vers 7h du matin à Sancerre.
J'étais parmi les premiers finishers, et j'avais devancé tous mes accolytes du lycée, élèves, parents, professeurs, qui participaient à notre aventure. Ils commencèrent à arriver au bus de notre lycée vers 10-12h, très surpris de me trouver là, les attendant à l'arrivée. Personne ne savait que je courrais, et quel était mon niveau en endurance de fond et à la course..
Nous eûmes même droit à un encart dans le journal local au retour.. Je suis citée à la fin de l'article... :)
En hiver 1994-1995, mes forces s'étaient graduellement mises à chuter dès le mois de décembre 1994, et bientôt je n'étais plus capable de monter un étage sans être essouflée et devoir reprendre mon souffle en haut des marches, le moindre effort était un calvaire, mais je m'accrochais malgré tout à ma routine de sortir pour courir quotidiennement.
J'en ai des souvenirs d'épuisement et immense prise sur soi, je bouclais mes footings avec la plus grande difficulté, et à une allure ultra-lente.
En février 1995, un check-up chez le médecin avec des analyses sanguines avait avéré que mon taux de globules rouges était comparable à celui d'un leucémique (5.8g/dl; valeurs normales chez la femme: 12-16g/dl).
On a d'abord cru à une leucémie, mais il n'en était rien. La cause de cette anémie très grave n'a pas pu être elucidée.
Néanmoins, j'ai interrompu alors le régime végétarien que je suivais depuis quelques années, et recommencais à manger de la viande. J'ai pris des compléments de fer en mega-doses, et ce fut "résurrection". Mes forces revenaient de jour en jour! J'ai quitté le lycée pour 3 semaines à cette époque, car en plus de ma faiblesse extrème je souffrais d'une dépression assez grave, qui perdurera toute l'adolescence.
Mais je revivais, alors que m'était adaptée à ma condition auparavant, sans songer à une pathologie.
A 18 ans, une fois le bac passé, j'ai arrêté de courir quotidiennement.
La course à pied avait en outre interrompu ma croissance, mon développement et ma puberté. J'ai grandi de 2cm après l'arrêt de la course à 18 ans, alors que ma taille corporelle stagnait depuis l'âge de 13 ans. Et je suis enfin entrée en puberté normale, avec un grand retard...
Mon mode de vie fut dissolu, j'avais le goût de l'alcool et d'expérimenter des substances illicites, j'ai commencé à fumer des cigarettes pendant 1 année, celle de mes 18-19 ans, puis j'arrêtais jusqu'en 2001, où je commencais à fumer pour de bon des cigarettes, d'un jour à l'autre. A 22 ans, j'avais une bouffée délirante aigue pour la première fois de ma vie. Je perdis 5 kg en une semaine au cours de cet épisode psychotique et me mis à fumer près de 2 paquets par jour.
Le diagnostic de schizo-affectivité sera posé 3 ans plus tard à l'occasion de ma première hospitalisation en psychiatrie, à la fin de 2003.
Bien plus tard (2011) viendront ceux de TDAH et d'autisme Asperger.
Mon oncle m'a dit vers 16 ans que je stagnais, car je ne faisais ni fractionnés ni de sorties longues. En outre, je ne me réservais pas un seul jour de repos dans la semaine. Mon entrainement n'était pas systématisé selon un plan de progression, et j'ignorais comment m'y prendre.
Mais la course était mon soutien de tous les jours, et la garantie de mon équilibre. Elle me boostait et dopait mon moral, tandis qu'ai vécu une adolescence noire, ombrageuse et dépressive, courir était mon seul exutoire. Je partais 45 minutes avant la tombée de la nuit, pile, pour courir au crépuscule. J'adaptais mon horaire aux saisons. Il fallait à tout prix courir avant la nuit. En automne et en hiver, quand j'avais cours l'après-midi, et que devais rentrer après la tombée de la nuit, j'allais courir aux environs de mon lycée pendant la pause de midi, et me changeais dans les vestiaires du stade voisin, qu'était toujours désert. Je ne parlais à personne, ni de mes préoccupations, ni de ma passion et ni de ma pratique de la course à pied, qui à l'époque se dénommait le "jogging"...
Je n'ai jamais été très rapide, de par ma morphologie (grande mais trapue, les genoux en X, et les pieds en canard, fortement supinateurs, tibias et avant-bras très courts, mollets épais), ma constitution (génétique), et probablement ma dotation en fibres rapides/lentes.
Ma vitesse maximale à ce jour est de 16.6km/h mais elle ne correspond pas à ma VMA, car je ne saurais la tenir sur 6'. J'ignore quelle est ma VMA à ce jour... (grosse lacune!!)..
"La Vma est la vitesse obtenue à partir du Vo2max de base, grâce à l’entrainement. Et quoique que l’on fasse nous ne pourrons augmenter cette "vitesse originelle" que de 30% voire 35% pour les "meilleurs". Un entraînement 24h sur 24h, 365 jours par an ni changerai rien. Le Vo2max est inné. Nous venons au monde avec un Vo2max qui est ce qu’il est et comme dit précédemment dans un autre "conseil", nous ne sommes pas tous nés sous la même étoile, nous ne sommes pas tous nés avec le même potentiel."
Calculer sa VMA
J'ai pourtant lu des informations contradictoires qui avancaient que la VO2max se développe uniquement jusqu'à 18 ans, et plus ensuite. Dans ce cas-là, la mienne devrait être plutôt bonne! Que nenni...
J'étais une coureuse lente mais très endurante. Au lycée, j'arrivais toujours dernière en sprint, 5 bons mètres derrière le peloton.. Je me présentais rarement à des courses localement, mais à une occasion je m'étais inscrite à un 3km, où suis arrivée parmi les derniers malgré ma pratique quotidienne de la course.
Par contre, sur la distance, toute une autre histoire. En février 1994, je me suis inscrite avec un groupe de randonneurs de mon lycée à la marche/trail nocturne de Bourges-Sancerre, pour 56km parcourus de nuit (le départ fut donné à minuit) et qui reliaient la ville de Bourges au centre-ville à celle de Sancerre, pour un périple en partie à travers les vignes, en collines sur la seconde moitié du parcours, et en tout et pour tout très boueux car la pluie fut elle aussi au rendez-vous! Le peloton des marcheurs pataugeait dans cette boue épaisse sur les chemins dans les collines aux abords de Sancerre, en bordure des vignes, et parait-il que ce fut "festif"! Je suis arrivée parmi les premiers participants à Sancerre, en éclaireur, si bien que les chemins n'avaient pas été foulés par tant de traileurs/marcheurs et que la boue n'ayant pas été brassée, ni la pluie survenue aux moments critiques, je n'ai pas souffert d'un terrain en bouillasse, pour ma part.. Ce fut nickel, sauf pour l'éclairage!!!
En effet, j'étais partie en solo, sans lampe frontale, courant du départ jusqu'au ravitaillement de mi-parcours au 28ème kilomètre, marchant pour la seconde partie du parcours, et je n'avais pas prévu que l'éclairage ne serait pas assuré sur la seconde partie du parcours, à travers vignes et collines...
Au début, le trajet suivait la route qui était bien éclairée. Mais au kilomètre 32 au plus tard, me voilà seule, sans un coureur en vue, ni une lumière à l'horizon, j'étais dans le noir complet, en redescendant le vallon d'une colline, les lumières de Bourges à l'arrière s'étaient éteintes et je n'y voyais plus rien, même pas le chemin ni à 2 mètres devant moi, si bien que fus stoppée dans mon élan et un peu alarmée..
Au bout d'un moment, j'ai pu repérer la lumière d'une lampe frontale au loin, et j'ai couru dans sa direction pour m'orienter selon la lumière, puis longtemps après le rejoindre. A ce niveau-là du parcours, j'embrayais en mode "marche rapide", après avoir couru pendant un peu plus de 28km, la première partie du parcours. Le traileur fut très gentil et ralentissait de lui-même son allure pour me permettre de le suivre et me guider, et faire profiter de sa lampe frontale afin que puisse m'orienter et ne pas sombrer dans la nuit noire. Nous avons fait le chemin ensemble jusqu'au lever du jour où il m'a quittée pour reprendre une allure plus cadencée. Je suis arrivée vers 7h du matin à Sancerre.
J'étais parmi les premiers finishers, et j'avais devancé tous mes accolytes du lycée, élèves, parents, professeurs, qui participaient à notre aventure. Ils commencèrent à arriver au bus de notre lycée vers 10-12h, très surpris de me trouver là, les attendant à l'arrivée. Personne ne savait que je courrais, et quel était mon niveau en endurance de fond et à la course..
Nous eûmes même droit à un encart dans le journal local au retour.. Je suis citée à la fin de l'article... :)
En hiver 1994-1995, mes forces s'étaient graduellement mises à chuter dès le mois de décembre 1994, et bientôt je n'étais plus capable de monter un étage sans être essouflée et devoir reprendre mon souffle en haut des marches, le moindre effort était un calvaire, mais je m'accrochais malgré tout à ma routine de sortir pour courir quotidiennement.
J'en ai des souvenirs d'épuisement et immense prise sur soi, je bouclais mes footings avec la plus grande difficulté, et à une allure ultra-lente.
En février 1995, un check-up chez le médecin avec des analyses sanguines avait avéré que mon taux de globules rouges était comparable à celui d'un leucémique (5.8g/dl; valeurs normales chez la femme: 12-16g/dl).
On a d'abord cru à une leucémie, mais il n'en était rien. La cause de cette anémie très grave n'a pas pu être elucidée.
Néanmoins, j'ai interrompu alors le régime végétarien que je suivais depuis quelques années, et recommencais à manger de la viande. J'ai pris des compléments de fer en mega-doses, et ce fut "résurrection". Mes forces revenaient de jour en jour! J'ai quitté le lycée pour 3 semaines à cette époque, car en plus de ma faiblesse extrème je souffrais d'une dépression assez grave, qui perdurera toute l'adolescence.
Mais je revivais, alors que m'était adaptée à ma condition auparavant, sans songer à une pathologie.
A 18 ans, une fois le bac passé, j'ai arrêté de courir quotidiennement.
La course à pied avait en outre interrompu ma croissance, mon développement et ma puberté. J'ai grandi de 2cm après l'arrêt de la course à 18 ans, alors que ma taille corporelle stagnait depuis l'âge de 13 ans. Et je suis enfin entrée en puberté normale, avec un grand retard...
Mon mode de vie fut dissolu, j'avais le goût de l'alcool et d'expérimenter des substances illicites, j'ai commencé à fumer des cigarettes pendant 1 année, celle de mes 18-19 ans, puis j'arrêtais jusqu'en 2001, où je commencais à fumer pour de bon des cigarettes, d'un jour à l'autre. A 22 ans, j'avais une bouffée délirante aigue pour la première fois de ma vie. Je perdis 5 kg en une semaine au cours de cet épisode psychotique et me mis à fumer près de 2 paquets par jour.
Le diagnostic de schizo-affectivité sera posé 3 ans plus tard à l'occasion de ma première hospitalisation en psychiatrie, à la fin de 2003.
Bien plus tard (2011) viendront ceux de TDAH et d'autisme Asperger.
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