Du Marathon de Paris 2003 à aujourd'hui...

En 2003, je fumais donc 2 paquets de cigarettes par jour, et j'entretenais un semi-alcoolisme, pour y noyer ma psychose et ma dépression. Un lendemain de cuite, mon cousin et moi avions décidé de nous inscrire au marathon de Paris, qui se déroulerait 2 mois plus tard. 

Nous nous sommes entrainés à une seule reprise pour un footing de 45 minutes. Néanmoins nous avons pris l'avion pour Paris à la date prévue, et un matin d'avril 2003 nous prenions le départ du marathon. 

J'étais en pleine psychose, catatonique, dépressive, délirante, paranoiaque, décharnée, 53 kg, mais déterminée (forcenée..?). J'ai couru en pantalon long de yoga et casquette, dans des chaussures achetées la veille au Decathlon.









Je suis partie à toute vitesse, comme une forcenée, et j'ai passé de supers moments à la course pendant 30 kilomètres, suivant tout ce temps le ballon vert du meneur d'allure pour l'objectif 3h30. J'avais dépassé tant de coureurs en slalomant sur les Champs-Elysées au départ, et je ne faiblissais pas, au tournant du bois de Vincennes j'observais toujours mon allure très rapide, cadencée, forcénée, sans ralentir ou faiblir, euphorique et complètement folle. Bien évidemment, au kilomètre 30, j'ai fait le "mur".. 


Le calvaire venait de commencer. Je ralentissais de plus en plus jusqu'à me trainer kilomètre après kilomètre, sans cesser de courir. 

J'ai cru abandonner au kilomètre 40, où ai cessé de courir pour m'asseoir sur le bas-coté de la route. Je me refroidissais, le froid m'envahissait que j'ai confondu avec la mort. Une bénévole m'a encouragée à continuer, et pas abandonner, gentillement. J'ai attendu 11 minutes sans bouger, puis lentement je me suis remise à courir, poussée par la crainte de mourir tant le froid me rongeait. 

Je suis arrivée sur la ligne d'arrivée.







 
J'étais marathonienne, en 4h37'.. Incroyable!! J'ai du m'avachir sur le bord du trottoir pendant une bonne heure sans bouger, une fois arrivée, en me répétant que plus jamais je ne recommencerais.. 

Je regrettais ma course tant j'étais mal.. Sans entrainement, grosse fumeuse, presque alcoolique.. 

Mais mon entrainement entre 13 et 18 ans semblait m'avoir laissé quelques acquis, pour en arriver là..
 


S'ensuivent 6 mois de psychiatrie à la fin de l'année, après m'être présentée de ma propre initiative aux urgences, pour qu'ils me réparent. 

Les traitements d'abord neuroleptiques risperdal, leponex, abilify, zyprexa et anti-dépresseurs puis les stimulants (ritaline) vont s'enchainer pendant 15 ans, jusqu'à aujourd'hui, etc..
 

En 2005, je m'inscris en fac de médecine à Berlin pour recommencer ma vie. 

J'avais déjà le diplome de Sciences-Po Paris en poche ainsi qu'un DEA, mais incapable de trouver un emploi, minée par la psychose et la dépression. Ma vie professionnelle et sociale était un cul-de-sac.
 

J'ai passé mon diplôme, puis nouvelle fantaisie, un esprit de révolte, volonté de partir, et tout quitter, je deviens toxicomane (amphétamine) et quitte l'hôpital, après avoir obtenu mon premier diplome d'état pour la profession de médecin en Allemagne. S'ensuivent alors des années de dérive. 

Au printemps 2010, malgré tout, je cours le semi-marathon du Spreewald en 2h17'. Je décroche une médaille en forme de cornichon géant (spécialité du Spreewald). Une fois encore, je ne m'étais pas entrainée, qu'à 2-3 reprises..


Pfff!!! Les acquis, les acquis, ils ont bon dos!!!!







Je me range et m'assagis au bout d'un long moment, vers 2014 j'ai un emploi et je mène une vie saine, même si je prends énormément de médicaments psychoactifs (abilify, prozac, ritaline, plus tard solian), quand j'ai pas le malheur de ne pas les prendre pour tel interlude psychotique!

Je reprends la natation fin 2014 et un peu de kung fu .

En aout 2016, je recommence la course à pied. Je m'entraine 4 fois par semaine, sérieusement cette fois (sortie longue, fractionnés, endurance de fond, etc) et je me remets en forme, je re-arrête de fumer (je vapote). 


Malgré un coeur sans doute un peu esquinté par les médicaments et ma mauvaise vie, le vapotage, et une blessure (syndrome de l'essuie-glace) au printemps (2 mois d'arrêt) et un long relachement en hiver, c'est reparti!
 

Je suis toujours lente (environ 6'30''/km à ce jour) mais je m'entraine! !
 

A l'occasion du repos forcé de ce printemps pour blessure, je me suis également mise à la corde à sauter, et j'adore ca! 


Je deviens vite fan , mais je vous en parlerai un autre jour. (-> je vous bassinerai..)..








Aujourd'hui, me voilà.





Merci de m'avoir lue!!!!

Kommentare

Articles les plus consultés

Biomécanique de la course : conseils pour améliorer sa foulée

Sauter à la corde

Un peu de shopping ... mes produits favoris (PUB) (1)